le résumé

Vapoter est moins dangereux que fumer. La raison est simple : il n’y a pas de combustion de tabac. Donc ceux qui adhèrent à la cigarette électronique pour remplacer la cigarette traditionnelle diminuent d’entrée de jeu les ravages du tabagisme. Malheureusement, on voit souvent circuler sur Internet ou dans d’autres publications des informations erronées selon lesquelles la cigarette électronique est aussi — sinon plus — dangereuse que la cigarette de tabac. Cela nous prive d’un outil précieux de lutte antitabac.

les détails

7 millions de personnes meurent chaque année à cause du tabac, selon un rapport publié par l’Organisation mondiale de la santé lors de la plus récente Journée mondiale sans tabac. Les conclusions de ce rapport sont alarmantes : la moitié des personnes qui consomment du tabac en meurent, ce qui en fait la première cause évitable de maladies non transmissibles.

Bonne nouvelle : moins de gens fument

Heureusement, les nouvelles sont bonnes : le nombre de fumeurs a considérablement diminué au Québec et au Canada. Les programmes de lutte antitabac contribuent à cette amélioration, ainsi que la mise en vigueur de lois et de règlements rend la consommation du tabac plus difficile, par exemple l’interdiction de fumer sur les terrasses.

La cigarette électronique, une solution de rechange à la cigarette traditionnelle ?

C’est l’avis du Dr Martin Juneau, cardiologue et directeur de la prévention à l’Institut de cardiologie de Montréal, selon qui la cigarette électronique est un outil précieux dans la lutte au tabagisme. Il s’insurge contre la « diabolisation » de la cigarette électronique, qui est considérablement moins toxique que la cigarette traditionnelle.

Le Dr Juneau rapporte une étude britannique de 2015, qui a non seulement conclu que la cigarette électronique est 95 % moins dommageable pour la santé que la cigarette traditionnelle, mais également que la plupart des fumeurs qui vapotent dans le cadre d’un programme d’arrêt tabagique, réussissent à cesser de fumer. Et il semble même qu’un grand nombre de « nouveaux vapoteurs », qui n’avaient pas l’intention de mettre fin à cette nouvelle habitude, ont arrêté de vapoter.

Comment fonctionne une cigarette électronique ?

Un dispositif (un atomiseur) est alimenté par une pile qui renferme un élément chauffant et une cartouche contenant une solution de nicotine. En prenant une bouffée, le dispositif chauffe le liquide, et cela produit de la vapeur blanche qui ressemble à de la fumée de cigarette. Le « vapoteur » inhale un peu de nicotine, à l’instar d’un fumeur, mais « cette vapeur ne contient qu’une infime fraction des composés toxiques qui sont générés lors de la combustion du tabac », explique le Dr Juneau.

Selon les études réalisées — comme celle-ci — et les données disponibles à ce jour, certains ordres professionnels de médecins, par exemple en Angleterre, estiment que le risque des cigarettes électroniques est de 95 % moins élevé que celui des cigarettes traditionnelles, et encouragent fortement les personnes qui veulent arrêter de fumer à recourir à la cigarette électronique.

C’est le tabac qui tue, pas la nicotine…

Ce qu’il faut savoir, c’est que c’est la nicotine qui a un effet addictif, non le tabac. Le fait de vapoter comble donc le besoin de nicotine, mais sans les effets du tabac — et des nombreuses composantes chimiques de la cigarette traditionnelle. Or, c’est le tabac qui tue, pas la nicotine. À ce sujet, il faut faire attention aux nouveaux produits qui peuvent être proposés, notamment la IQOS, une nouvelle forme de cigarette possiblement moins dangereuse, mais qui demeure un produit du tabac.

Des inquiétudes persistent

Le vapotage est un phénomène récent, et la communauté scientifique ne dispose pas de données suffisantes pour pouvoir se prononcer sur les effets à long terme de l’e-cigarette sur l’incidence des « maladies du tabagisme », même si cela semble très prometteur. Par exemple, en Suède on a évalué les effets d’un autre produit de tabac non combustible (le snus), et les résultats sont plutôt positifs.

Les jeunes et la vapoteuse

La vapoteuse inquiète aussi parce qu’un nombre important de jeunes s’y adonnent. Certains sont d’avis qu’ils ne fumeraient pas du tout si le vapotage n’était pas permis. Quoi qu’il en soit, on a constaté une baisse importante de l’usage de la cigarette chez les jeunes, ces dernières années, et c’est rassurant. Au Royaume-Uni, un des seuls pays où la cigarette électronique est formellement considérée comme un outil de la lutte au tabagisme, une étude a révélé que la plupart des jeunes en font l’essai, puis abandonnent rapidement.

les conseils du pharmacien

Bien sûr, on ne peut nier qu’il vaut mieux carrément arrêter de fumer. Entre le moment où l’on y pense et celui où l’on s’y met, il y a la solution de la cigarette électronique. Selon le Dr Juneau, qui a soigné des centaines de patients atteints de maladies associées au tabagisme, « la substitution des cigarettes actuelles par leur version électronique pourrait représenter un tournant majeur dans l’histoire de l’humanité en prévenant des millions de morts au XXIe siècle ».

Votre pharmacien est en tout temps à votre disposition pour répondre à vos questions. N’hésitez pas à le consulter !

liens utiles

Saisir l’occasion : l’avenir de la lutte contre le tabagisme au Canada
— Santé Canada

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