le résumé

À l’instar des personnes qui sont atteintes d’autres maladies, et plus particulièrement à cause de la stigmatisation entourant encore malheureusement la séropositivité, les PVVIH doivent parfois surmonter de grands défis sur le plan social, personnel et psychologique qui les rendent vulnérables au développement de problèmes de santé mentale, notamment la dépression ou autre trouble de l’humeur. Des facteurs biologiques jouent également, car le VIH peut altérer la façon dont les cellules cérébrales traitent et transmettent les signaux chimiques entre elles.

Une étude récente a démontré que les personnes séropositives consomment davantage de médicaments psychotropes que les personnes séronégatives, dans une proportion respective de 55 % et de 30 %.

les détails

On appelle « psychotropes » les médicaments qui agissent sur le cerveau pour gérer l’activité psychique. Ils sont en général prescrits pour une durée limitée, et souvent accompagnés d’un soutien psychologique (psychiatre, psychologue, travailleur social). Parmi les psychotropes, on retrouve les neuroleptiques, antidépresseurs, régulateurs de l’humeur, anxiolytiques et hypnotiques. 

Les antirétroviraux possèdent des propriétés qui font en sorte de modifier l’absorption, le métabolisme et l’élimination d’autres médicaments, notamment les psychotropes avec lesquels ils peuvent provoquent des interactions médicamenteuses. Il est donc essentiel d’être prudent dans la gestion de ces derniers. C’est un domaine où une prise en charge multidisciplinaire du patient s’impose. Votre médecin et votre pharmacien portent toujours une attention particulière aux interactions pharmacologiques et savent ajuster la posologie pour atténuer ou faire disparaître les effets indésirables.

Psychotropes et drogues récréatives : un mauvais mélange

Par ailleurs, la prise de psychotropes exige certaines précautions. Outre le fait qu’il est impératif de prévenir le médecin et le pharmacien de la préexistence de certaines pathologies (l’épilepsie et le Parkinson, par exemple) sur lesquelles les psychotropes peuvent avoir un effet néfaste, il est préférable d’éviter certaines substances, pendant le traitement. Si vous consommez des drogues récréatives (cannabis, ecstasy, etc.), vous risquez d’amplifier l’effet sédatif du psychotrope que vous prenez, de subir des crises de panique, et de retomber dans l’état qui a nécessité la prise initiale du médicament. La consommation d’alcool peut provoquer la somnolence et un sentiment d’angoisse. Le tabac, quant à lui, diminue l’efficacité de certains médicaments. 

les conseils du pharmacien

Que vous soyez atteint ou non du VIH, l’usage de psychotropes ne doit jamais être pris à la légère. Connus pour provoquer des interactions médicamenteuses en cas de combinaison avec d’autres molécules, notamment avec les antirétroviraux, nous avons vu qu’ils forment un très mauvais ménage avec les drogues récréatives. 

Votre pharmacien(ne) spécialiste est là pour assurer votre sécurité en matière d’usage de médicaments et pour vous tenir informé des risques possibles. N’hésitez pas à aborder le sujet ouvertement et à lui partager vos doutes et questionnements.

Il ou elle saura également vous orienter vers les ressources disponibles, si vous jugez être aux prises avec un problème de consommation de drogue ou d’alcool.

liens utiles

Le VIH et le bien-être émotionnel
Guide pratique de Catie

Psychotropes et VIH
Guide thérapeutique (CHUM)

Pour en savoir plus sur les psychotropes
Par Psycom, un organisme public d’information contre la stigmatisation en santé mentale

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