le résumé
Le saviez-vous? Ce sont les pharmaciens qui ont permis à l’Italie de développer l’art de la céramique. En commandant de grosses quantités de « pots de pharmacie » pour accueillir des produits médicinaux, ils ont contribué à l’essor de ce qui est devenu l’un des symboles de ce pays : la faïence, du nom de la ville de Faenza.
les détails
Les pots de pharmacie sont aussi anciens que l’art de guérir. Dès le 11e siècle, ils se multiplient au rythme du développement des sciences médicales au Proche Orient, puis en Occident. De plus, l’accroissement des échanges commerciaux par voie maritime favorisant l’importation en Europe de nouveaux produits médicinaux, les besoins en « pots de pharmacie » augmentent rapidement.
L’albarello de Faenze
Les albarelli (au pluriel) sont introduits en Italie au 13e siècle par les commerçants Maures espagnols. Jusqu’au 15e siècle, ils sont fabriqués en Espagne ou au Proche-Orient, notamment à Damas, renommée pour ses céramiques « bleues et blanches », qui seront éventuellement associées aux produits pharmaceutiques et adoptées par les artistes italiens. L’albarello (tiré du perse, « el barani » signifiant « vase destiné à recevoir une drogue ») devient le pot de pharmacie le plus courant.
À l’origine, l’albarello pouvait être fait en corne, en plomb, en grès, en bois, en argile ou en étain. Mais on s’est ensuite rendu compte que la faïence, inventée en Italie dans la ville de Faenza, présentait des propriétés d’étanchéité et d’opacité rendant ce matériau beaucoup plus adéquat pour la conservation des produits médicinaux. L’Italie, maîtrisant cet art, devient principal producteur d’albarello, et ce jusqu’au début du 20e siècle.
L’albarello décoratif
Les albarelli, ornés de thèmes floraux, de chérubins ou de paysages, de dessins stylisés de plantes médicinales ou de mots savants décrivant le contenu médicinal au moyen d’une calligraphie sophistiquée, sont si beaux qu’ils sont également utilisés à des fins décoratives. À l’époque, posséder un albarello — ou mieux, plusieurs albarelli! — est synonyme de richesse. Encore aujourd’hui, ils ornent les vitrines des plus grands musées du monde et sont très recherchés par les collectionneurs, prêts à débourser des sommes phénoménales pour en faire l’acquisition.
le clin d’œil du pharmacien
Dans les fouilles archéologiques, on n’a jamais trouvé de couvercles à ces pots. Ils étaient généralement scellés avec du parchemin ou du cuir attaché par un lien sur le col à bourrelet, ou, à partir du 16e siècle, du papier. On y inscrivait plusieurs mentions, dont la date de péremption. Parce que dès le 14e siècle, la réglementation sanitaire impose l’inscription de dates de péremption pour les produits médicinaux.
liens utiles
Albarello
Wikipedia
Peinture sur céramique
Encyclopédie Larousse