le résumé

En février, souvent accompagnée des derniers grands froids de l’hiver, la Saint-Valentin devient pour beaucoup un moment où on a envie de « se rapprocher »… Le Web est inondé d’articles portant sur les « meilleurs aphrodisiaques ».

Aphrodite, déesse de la beauté et de l’amour, a donné son nom au mot grec « aphrodisiakos », qui désigne une substance qui a la propriété d’exciter le désir sexuel. Tous, scientifiques ou nutritionnistes, ne s’entendent pas sur l’existence réelle de ces vertus, les uns parlant de placébos, les autres de prétextes. Quoi qu’il en soit, le commun des mortels aime y croire.

Si la liste des aliments censés posséder des vertus aphrodisiaques est longue, la liste des drogues qui — à tort ou à raison — sont désignées comme étant « aphrodisiaques » est en train de s’allonger. L’une d’entre elles, le GHB, représente un danger potentiel dans certaines circonstances, lorsque mélangée avec d’autres substances, notamment l’alcool, ou en cas de surdose.

les détails

Le GHB fait partie des drogues utilisées lors des partys de chemsex (sexe sous drogue), pratique sexuelle qui associe la prise de produits psychoactifs aux rapports sexuels en groupe, dans la communauté gaie. Mais on retrouve la consommation de GHB à des fins récréatives et/ou sexuelles (pas nécessairement en groupe) tant chez les hétéros que chez les gais. Un usage régulier du GHB peut créer une forte dépendance psychologique et physique dont le sevrage peut être ardu, et une augmentation du seuil de tolérance qui peut mener à la surdose (on augmente les doses pour ressentir les mêmes effets).

Le GHB (gamma-hydroxybutyrate) est un dépresseur du système nerveux central qui a des propriétés euphorisantes ressemblant à celles de l’alcool. On le trouve sous la forme d’un liquide incolore, inodore et sans goût, de poudre blanche ou en granulés à dissoudre. Il est souvent vendu sous le nom « G » ou « Gina » ou encore « ecstasy liquide » (mais il n’a rien en commun avec l’ecstasy, qui est dérivée de l’amphétamine).

S’agit-il d’un aphrodisiaque ? Certains sont de cet avis, mais on dit plutôt qu’il provoque une désinhibition sexuelle causée par un effet sédatif, surtout si associé à l’alcool. 

Des effets agréables…

Les effets de cette substance apparaissent environ 20 minutes après la prise, et ils peuvent durer jusqu’à huit heures. D’abord, on ressent un sentiment de chaleur interne agréable, puis un état d’ivresse (et de désinhibition), de relaxation musculaire, puis un état d’euphorie. 

… jusqu’à ce que ça tourne mal

L’état d’euphorie peut se transformer en somnolence, suivie d’une incoordination des mouvements, d’une anesthésie générale, d’un coma… et de la mort. Une histoire sordide a d’ailleurs fait les manchettes des journaux récemment en Angleterre. 

Drogue du viol

Elle fait partie des « drogues du viol », car son mélange avec l’alcool (GHB glissé dans un verre à l’insu de la personne) multiplie les effets amnésiques et anesthésiques. Bref, la personne visée ne ressent rien (a perdu la conscience de ses actes ou des actes lui étant infligés) et ne se souvient de rien.

les conseils du pharmacien

Le GHB est toxique, crée une accoutumance et peut être mortel. Nous ne pouvons que vous conseiller de ne pas en consommer. Mais si vous choisissez de le faire, il vous faut agir avec la plus grande prudence : ne faire AUCUN mélange avec d’autres substances, médicaments, drogues ou avec l’alcool, et surtout, ne pas hésiter à appeler le 911 en cas de malaise — ou si vous êtes témoin d’un malaise ou d’un trouble chez une autre personne en ayant consommé.

À noter que certains médicaments (antirétroviraux, le ritonavir par exemple), augmentent les risques associés au GHB et sa toxicité.

En tout temps, vous pouvez communiquer avec votre pharmacien pour obtenir plus d’information et recevoir des conseils.

liens utiles

Aphrodisiaques – Risques et effets secondaires
Santé médecine .net

«Chemsex: être pragmatique sans jouer les Cassandre», par Aurélien Beaucamp, président de Aides
Yagg.com

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