Bio : la peau est le plus grand organe du corps humain

La peau, enveloppe protectrice et perceptrice du corps, agit à la fois comme sentinelle et comme bouclier devant l’extérieur. Elle détecte, identifie et « ressent » son environnement, puis s’adapte en conséquence.

Avec son sens du toucher, elle capte les stimuli tactiles et thermiques, et peut réguler la température du corps ou distinguer le danger du plaisir. Sa composition élaborée en plusieurs couches forme un filtre imperméable, efficace contre nombre de bactéries et autres intrus, sans oublier un écran naturel contre les rayons UV du soleil — protection qui doit être renforcée lors d’expositions prolongées, spécialement en cas de prise de médicaments photosensibilisants.

Science : la peau en chiffres

  • 70 % : la peau est composée de 70 % d’eau, 27,5 % de protéines, 2 % de matières grasses et 0,5 % de sels minéraux et oligo-éléments.
  • 7 % : pouvant peser jusqu’à 4,5 kg chez un adulte, la peau constitue 7 % de la masse corporelle. Si on devait la déployer, elle couvrirait environ 2 m2.
  • 7 : L’épiderme, couche superficielle de la peau, est formé de cinq couches distinctes — cornée (les cellules mortes), claire, granuleuse, épineuse et basale. Le derme, juste en dessous, comprend deux couches, le derme réticulaire et le derme papillaire (où se trouvent vaisseaux sanguins et fibres nerveuses). L’hypoderme, situé sous le derme, travaille en étroite collaboration avec la peau, mais n’en fait pas partie.
  • 007 : nous perdons en moyenne environ 0,07 g de peau desquamée à l’heure, autour de 500 millions de cellules cutanées par jour. La peau se renouvelle ainsi en entier tous les mois. Au cours d’une vie, on peut changer de peau plus de 1000 fois !

Histoire : aux origines de la chair de poule

À la base des poils, se trouvent de mini muscles dits « arrecteurs » qui, en réponse au froid ou à la peur, se contractent et font lever les poils. Notre ancêtre homo sapiens étant recouvert de fourrure, cette réaction réflexe lui permettait de paraître plus imposant face à l’ennemi, et de mieux se protéger du froid en créant un effet d’isolation supplémentaire entre les poils dressés (pensez aux manteaux de duvet). La piloérection serait donc un vestige de cette époque lointaine.

Cependant, ce qui intrigue les chercheurs, c’est la chair de poule associée au « frisson » devant un surplus de beauté ou d’émotions. Face au choc ou à la surprise, le cerveau émotif (système limbique) lance un signal d’alarme au système nerveux sympathique, qui déclenche automatiquement la séquence combat-fuite, dont la piloérection est l’une des manifestations. La chair de poule serait le résultat de cette fraction de seconde avant que le cerveau rationnel puisse évaluer la situation et conclure au « frisson » de joie.

Vocabulaire : d’où vient l’expression « à fleur de peau »

La « fleur » désignait autrefois la meilleure partie de quelque chose, sa partie supérieure, ou superficielle. « À fleur de peau » voulait dire, à la surface de la peau, très simplement.

Le sens aujourd’hui le plus souvent admis est une version métaphorique de son sens d’origine. Quand on se dit à fleur de peau, on entend souvent hypersensible ou trop réactif. Comme si l’on portait ses nerfs — ou ses émotions — à découvert, sur la peau.

Moins connu : la peau pense plus vite que son ombre…

Depuis plusieurs années maintenant, nous découvrons que le cerveau n’est pas seulement dans la tête. Ou, autrement dit, que la tête n’est pas la seule à penser. Si nous avons intégré l’idée que le ventre agirait en « deuxième cerveau » — 500 millions de neurones sont répartis le long du tube digestif —, nous connaissons moins la capacité à penser de la peau.

Certains récepteurs sensoriels de la peau et leurs neurones seraient capables de décortiquer des données précises sur les formes géométriques des objets. Un peu comme si la peau envoyait un synopsis plus ou moins détaillé au cerveau, au lieu d’un simple titre. Par contre, le cerveau doit recevoir le mémo pour que l’ensemble prenne pleine conscience de l’info. L’intelligence de ce qui nous entoure serait le fruit d’un travail de collaboration, et non le résultat d’un relai entre silos.

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